1. Le burn out, c’est la maladie à la mode
Dans le langage courant, le terme de burn out est mis à toutes les sauces, pour désigner à tort une simple indigestion passagère de boulot, une sensation d’épuisement, un ras-le-bol temporaire de sa chefferie… Le vrai burn-out est une lame de fond, qui ronge en douce ses victimes, et les abat d’un coup.
Pierre-Yves le prof a quitté sa salle de classe au milieu d’un cours… Virginie, cadre marketing, n’a pas pu se lever un matin: « Mon corps refusait littéralement de m’obéir ». Et ce cataclysme les a mis hors-jeu pendant des mois, des années. Le travail les a « tués ».
2. Cela ne frappe que les gens fragiles
Le burn-out nous concerne tous potentiellement. Le vrai, celui qui terrasse sans qu’on l’ait vu venir, tombe plutôt sur les bosseurs et les consciencieux.
Des dévoués qui s’impliquent à fond dans ce travail qu’ils aiment, et qu’ils ne veulent pas faire mal par faute de moyens, ou pour cause de consignes contradictoires, d’objectifs impossibles à tenir, d’impératifs contraires à leur éthique personnelle.
3. Le burn out ne touche que les grandes entreprises
On le croit, car les spectaculaires vagues de suicides chez France-Telecom ou Renault nous ont tous choqués.
On trouve partout du management toxique, des hiérarchies tordues, des collègues vénéneux, la solitude face aux responsabilités diluées, le manque de sens d’un travail dont la valeur est niée. Y compris dans les petites entreprises et la fonction publique, comme on l’a vu récemment avec le suicide d’un cardiologue à l’hôpital Pompidou.
4. Le burn out, c’est comme une dépression
La dépression peut être motivée par un déséquilibre personnel indépendant du contexte, le burn-out est lié à l’organisation du travail. Les traitements adaptés à la dépression soignent d’ailleurs mal ce syndrome d’épuisement professionnel. Pour sortir du burn-out, il faut, outre beaucoup de temps, une rupture radicale avec l’univers professionnel.
5. Le burn out n’est plus tabou
On en parle partout, comme on parle d’un rhume des foins ou d’une grippe saisonnière. Mais en réalité, le burn out se vit mal, est caché.
La personne en burn-out est souvent très seule, oubliée de son ancien monde, comme effacée. En disant « stop », en sortant du circuit, elle culpabilise autrui et fait peur.
Le livre: Mon travail me tue
Emmanuelle Anizon / Jacqueline Rémy