Burn-out parental : quand s’occuper de ses enfants devient un cauchemar

par | Juin 18, 2017 | Enfants / Adolescents

Burn-out parental ou quand s’occuper de ses enfants devient un cauchemar: pour certains parents, gérer leurs enfants représente un stress chronique .

 

Comment éviter d’en arriver là ?

Les symptômes :

Le burn-out parental se manifeste par un sentiment d’épuisement et d’inefficacité dans son rôle de parent, et/ou par une perte de lien affectif avec les enfants. Il touche entre 5 et 10 % des parents.

Epuisement physique et émotionnel, détachement émotionnel, déficit d’épanouissement personnel : ces symptômes -qui ont été analysés initialement dans le monde du travail- sont désormais transposés dans la sphère familiale, et le vocable de burn-out a ainsi été tout naturellement étendu à ce domaine.
Le burn-out ne doit donc pas être confondu avec le « baby-blues », qui est dû à des bouleversements hormonaux suite à l’accouchement, ni avec la dépression post-partum, qui a lieu dans l’année qui suit la naissance. Il peut survenir à n’importe quel âge de l’enfant, et ne s’assimile pas non plus à une dépression, car il se limite au contexte familial.

Les causes :

L’obsession d’être un parent parfait, un quotidien difficile à gérer, un manque de soutien : ces causes -seules ou combinées- peuvent finir par générer un stress chronique.

Les parents d’aujourd’hui ne ressemblent pas à ceux des générations précédentes. Jadis, les colères enfantines, ou les refus d’obéissance, étaient gérés sans pertes de temps, par des moyens parfois expéditifs… De nos jours, être un bon parent signifie généralement rechercher les causes des conflits pour les traiter sans violence. Pour beaucoup d’enfants cependant, l’absence de sanctions vraiment dissuasives est interprété comme un encouragement à n’en faire qu’à sa tête…
C’est ainsi que les parents s’énervent, ont le sentiment d’être inefficaces, doutent, voire développent un sentiment de culpabilité -parfois accentué par une forme de pression sociale- qui les ronge et va jusqu’à perturber leur sommeil.

Il peut en résulter une envie d’être ailleurs, de « tout plaquer », et une perte totale de plaisir à s’occuper des enfants, dont ils n’obtiennent rien en retour : après une journée de travail, c’est parfois une seconde journée de contraintes et de frustrations qui commence.
Le « bon parent »

Au début des années 2000, un comité d’experts européens a proposé le concept de « parentalité positive » : le « bon » parent éduque, guide, et autonomise son enfant qu’il reconnaît comme un individu ayant des droits. Le parent n’est pas permissif, place des repères pour aider l’enfant à développer ses potentiels, mais il l’élève dans un environnement non-violent : il répond à ses besoins d’être aimé, de se sentir en sécurité, d’être écouté et valorisé.

Les conséquences
Certains parents en burn-out peuvent faire preuve de négligence, voire de maltraitance dans les cas les plus sévères. Mais il peut aussi précipiter le parent dans des addictions (ou les aggraver) : risque de caféisme ou d’alcoolisme, dépendance comportementale (au jeu -majoritairement chez les hommes- ou au shopping -majoritairement chez les femmes).

Le burn-out augmente par ailleurs l’irritabilité, l’agressivité, le besoin de s’évader, mais il diminue au contraire la libido. Il s’ensuit des disputes conjugales qui augmentent le risque de divorce, voire de suicide.

Les impacts négatifs sont aussi constatés sur l’immunité, ce qui renforce le risque de maladie, sur la tension artérielle, sur la mobilité intestinale entre autres.

Comment s’en sortir ?

La première chose à faire est de guetter les premiers signes d’apparition du burn-out : sentiment d’être épuisé par son rôle de parent, baisse d’envie et d’investissement dans ses activités au quotidien, difficulté à écouter les enfants, énervement ou au contraire démission vis-à-vis d’eux.

Il faut alors ne pas hésiter à en parler, au médecin, au psychologue : il n’est pas honteux d’avoir besoin d’aide.

Les médicaments ne peuvent constituer une solution. Le travail est psychologique : il faut analyser les raisons du malaise, ainsi que les facteurs de risques qui varient d’un parent à l’autre, d’un contexte familial à l’autre.

Certaines solutions relèvent du côté purement pratique de gestion du quotidien : optimisation des trajets et des activité péri-scolaires, préparation des repas, participation à la vie de famille, gestion des devoirs, etc.

Mais l’essentiel est probablement dans la capacité à lâcher prise : sans renoncer à ses valeurs et à ses idéaux, il faut parfois accepter de « laisser quelques miettes sur la table » pour faire tomber la pression. Par exemple, se contenter un soir par semaine de pizzas surgelées ne nuira pas gravement à la santé…

D’autres facteurs sont à chercher au sein du couple : si un seul des parents entre en phase de stress, il doit être certain de pouvoir trouver chez l’autre le soutien nécessaire.

Soutien dans les tâches quotidiennes, mais aussi et surtout émotionnel. Le travail en équipe sera toujours plus efficace.

La crédibilité des parents est essentielle : la menace de sanctions extravagantes notamment, est particulièrement néfaste.

Enfin, les temps de partages enfant-parent doivent être de bonne qualité : pour être ‘bon parent », il n’est pas souhaitable de s’astreindre à partager avec l’enfant des activités qui nous rebutent. Se forcer n’est pas un bon calcul, et il conviendra de trouver des activités qui plaisent autant à l’adulte qu’à l’enfant.

Le burn-out parental : Liliane Holstein

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