Les adolescents et l’hyper-connexion

par | Avr 23, 2017 | Enfants / Adolescents

 

Les adolescents qui sont hyperconnectés ont deux fois plus de risques de consulter un psychologue

Les réseaux sociaux nourrissent nos besoins naturels d’interaction, de nouveauté et de récompense ; mais le risque est grand d’en devenir dépendants.

Les interactions sociales constituent le socle de notre humanité et un facteur-clé de notre épanouissement et de notre santé. Les réseaux sociaux contribuent à créer de telles interactions, mais leur usage excessif peut poser quelques problèmes.

Nous sommes devenus « hyperconnectés » : à l’échelle mondiale, ce sont notamment 23 milliards de SMS qui circulent chaque jour. Et plus nous sommes jeunes, plus nous en envoyons : plus de 100 par jour pour les 18/24 ans !

Les adolescents particulièrement touchés

Cette hyper-connexion sociale pourrait être bénéfique, mais l’expansion des nouvelles technologies et des réseaux sociaux a un effet sur notre santé mentale : en 2014, un psychologue de l’université de San Diego, analysant les données médicales de près de 7 millions d’adultes et d’adolescents, a montré qu’ils présentaient beaucoup plus de symptômes dépressifs que dans les années ‘80. Les adolescents, en particulier, avaient 74 % de risques de plus de souffrir de troubles du sommeil et deux fois plus de risques de consulter un psychiatre ou un psychologue.

Aujourd’hui, selon l’OMS, la dépression touche plus de 350 millions de personnes : c’est le premier facteur d’invalidité au monde.

L’adolescence est une période de changements critiques pour la plupart des jeunes, et beaucoup auraient développé des troubles, même s’ils n’avaient pas possédé d’ordinateur ou de smartphone. Mais un nombre croissant d’études montrent que l’immersion dans le monde digital participe au développement d’un large spectre de désordres psychologiques, de la dépression à l’addiction, dans cette population.

Quels effets ?

Les réseaux sociaux répondent à certains besoins, comme notre attrait pour la nouveauté (« néophilie ») : notre cerveau est biologiquement programmé pour accueillir la nouveauté, nous offrant ainsi la possibilité de nous adapter aux changements environnementaux.

Mais cette appétence est parfois sur stimulée : l’internaute ressemble alors à l’alcoolique qui rentre chez un caviste !

En libérant dans notre cerveau de la dopamine (neurotransmetteur associé à la récompense et au plaisir) certaines activités comme l’alimentation ou le sexe ont contribué à la survie de notre espèce. Dès lors que le monde digital devient à son tour source de plaisir, peut-il, lui, devenir toxique ? De nombreux adultes, enfants ou adolescents, devenus utilisateurs compulsifs de réseaux sociaux, en deviennent dépendants jusqu’à, parfois, se retirer et s’isoler du monde extérieur.

Tout est plus beau sur le mur du voisin

En mai 2014, des chercheurs de l’université de Houston ont constaté que plus les étudiants passaient de temps sur Facebook, plus ils développaient de symptômes dépressifs. Cette tendance s’explique par un phénomène dit « de comparaison sociale » : comparer sa vie à celle des autres (en l’occurrence : à ce qu’ils en disent…) est déprimant dans un monde virtuel où chacun tend à ne poster sur son mur que les meilleurs extraits de ce qu’il fait.

Addiction d’une part, manque d’autre part

S’y ajoute un sentiment d’avoir perdu beaucoup de temps : sociabiliser en ligne limite mécaniquement notre capacité à entrer en contact avec des personnes dans la vie réelle ; or, notre santé mentale et physique dépend de ces rencontres : en tant qu’être sociaux,

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