Le stress et les états anxieux ont des effets négatifs sur la santé, notamment quand ils se répètent et perdurent.
Dans certaines expériences, le stress diminue la production des cellules immunitaires, mais dans d’autres, c’est le contraire. Cette apparente contradiction a plusieurs causes. D’une part, le système immunitaire représente un réseau complexe comportant de nombreux acteurs dont on ne comprend pas encore toutes les interactions. D’autre part, il y a différentes sortes de stress et d’anxiété : il y a manifestement une différence entre la situation d’un individu s’apprêtant à effectuer un saut à l’élastique, l’inquiétude qu’il ressent avant un examen ou la souffrance qu’il éprouve depuis des mois parce que sa compagne l’a quitté.
Et ce n’est pas seulement la nature du stress qui importe : sa répétition et l’impossibilité de retrouver un état sans stress sont responsables de ses effets négatifs, que le stress soit physique, psychique, émotionnel ou social.
Bien que le rôle du stress dans l’apparition de certaines maladies ait pu être surestimé, on considère que les tensions psychiques influent sur l’apparition et l’évolution de nombreux problèmes de santé, parce qu’elles modifient l’état du système immunitaire. Les biologistes distinguent deux principales stratégies du système immunitaire :
– la réaction immunitaire innée qui agit rapidement, en quelques minutes, au maximum quelques heures. Elle stimule divers types de cellules peu spécifiques, qui combattent n’importe quel pathogène, même inconnu,
– la réaction immunitaire acquise, que l’organisme met plusieurs jours à constituer. Elle fait intervenir différents types de lymphocytes spécifiques : seuls ceux correspondant au pathogène se multiplient.
Le système nerveux sympathique impacte directement les glandes surrénales qui, stimulées, libèrent dans le sang de grandes quantités d’adrénaline et de noradrénaline. De nombreuses cellules immunitaires portent des récepteurs où se fixent ces deux hormones du « bon » stress. Ces dernières inhibent ou favorisent alors l’expression de certains gènes. En outre, une autre structure cérébrale, l’hypothalamus, stimule une autre partie des glandes surrénales, qui sécrète la principale hormone du « mauvais » stress, le cortisol. Cette substance a des récepteurs spécifiques sur d’autres cellules immunitaires.
Cette double stratégie explique pourquoi le stress peut soit stimuler, soit inhiber le système immunitaire.
Les modifications du système immunitaire par le stress seraient des adaptations sélectionnées par l’évolution pour protéger la santé de l’organisme menacé. Toutefois, quand la tension persiste longtemps, le cerveau et les cellules immunitaires s’habituent aux nouvelles concentrations en hormones de stress et perdent leur capacité à réagir face à des concentrations anormales. Le système de stress devient insensible et finirait par rendre plus vulnérable à la maladie : dans les cas extrêmes, ou bien le système de défense s’effondre, ou bien il s’emballe.
Et l’âge serait un facteur de risque déterminant : plus les sujets sont âgés, moins leur système immunitaire s’accommode au stress. Mais il est également prouvé que l’état affectif a un effet quantifiable sur le fonctionnement du système de défense du sujet.
Reste une question cruciale : peut-on apprendre à être optimiste ? Selon le psychologue et psychiatre Richard Davidson, de l’Université du Wisconsin, le cerveau peut être entraîné à la maîtrise de soi. De même, la fonction cérébrale semble pouvoir être modifiée sous l’action de la méditation. Le psychisme et le système immunitaire sont donc étroitement liés. Pour vaincre la vision dualiste du corps et de l’esprit, il reste à comprendre l’effet du système immunitaire
https://www.cerveauetpsycho.fr/sd/sante/stress-et-defenses-immunitaires-6807.php